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dimanche 5 février 2012

Visages en vallée

Un vent mauvais vient vomir sur le vernis vermeil du monde où vous vivez, nos visages envenimés de misères et de folies vécues. Il avertit sans venin vos âmes virevoltantes de l’existence de nos vies avariées, de notre pauvre humanité vendue au prix de vos avarices.

Avril efface la trace de vos avantages. Il enveloppe nos vices sans fin d’un voile de soleil éventé. Les vallées sur nos visages éventrés sont gommées jusqu’au prochain levé d’hiver. C’est pour vous l’arrivée du sursis. Votre peur de nous voir envahir vos esprits se ravise.

Nul à vos places ne veut deviner l’avenir, surtout s’il devait, comme le notre, dévaler un jour vers le vide. Pour vous mieux vaut un présent uniforme qu’un avenir incertain.

Nous buvons le vin de vos angoisses. Nous trinquons à vos avoirs sans valeur. Comme des automates invisibles, aveuglants de netteté, nous dévalons sans cesse autour de vous, qui restez enveloppés dans vos craintes et qui n’osez dévergonder en vous vos restes de générosité.

Seuls, nous vivons à mourir. Seuls, vous avancez vers vos avenirs. Autour de vous, nos visages en vallées ruissellent en valsant…



Eva
Décembre 2008.

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