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dimanche 5 février 2012

Mains pleines

Main pleine qui se rive. Qui s’accroche. Qui s’empêche de partir en dérive. Main tangible qui s’attache à la verticale.

Une verticale comme ligne de maintient. Une ligne. Un trait. Un étai. Une béquille. Une baguette cruelle, qui soutient et qui mène en secret le patient à sa perte.

Si la main la touche, la main existe. Le froid du métal transcende la chair fragile. Mais au terminus, plus de quartiers. La main devra s’ouvrir. La main devra lâcher. La main devra  sauter.

Deux, trois, cent ou mille fois la chance a tourné. Elle tourne et tournera. Les dés sont lancés à jamais. Le sort est jeté. Il faut maintenant se perdre au dédale des déserts humains.

Main vide. Main pleine de plaies. Main pleine de plaines un jour traversées. Main usée au gouvernail détraqué. Main écorchée sur des caps mal négociés. Main rabotée aux abordages sans espoir, main échouée au rivage d’un éternel soir.

Main vide. Main pleine de vies passées. Ratées. Repassées. Envolées…

Main pleine de vies en volée !



Eva.
Décembre 2008.



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